Les chevalements, beffrois de l'industrie minière

 

Le chevalement de la fosse n°6 de Lens à Haisnes-lez-la-Bassée (Pas-de-Calais) de l’ancienne Société des Mines de Lens  :

Le chevalement de la fosse n°6 (ou fosse Alfred DESCAMPS) d’Haisnes-lez-la-Bassée, édifié vers 1921, est un chevalement classique en béton armé de type avant-carré porteur intégré aux bâtiments de la fosse.

Les six poteaux qui composent la structure porteuse du couronnement supportent une couverture de clocheton contenant un réservoir d’eau.

Propriété privée depuis 1965, le chevalement, vétuste et dépourvu de ses molettes de 3,50 m de diamètre, se dresse toujours debout.

Inscrit dans un premier temps à l’inventaire des monuments historiques pour une durée de trois ans, son avenir reste incertain.

 

Le chevalement de la fosse n°6 - Lens à Haisnes-lez-la-Bassée (Pas-de-Calais)

(collection Jean-Marie MINOT & Christian SCHAEFFLEN)

 

 

Le chevalement du puits n°13 BIS de Lens à Bénifontaine (Pas-de-Calais) de l’ancienne Société des Mines de Lens, puis du Groupe de Lens-Liévin :

L’ancienne fosse n°13 BIS (fosse St Félix ou fosse Félix BOLLAERT) de la Compagnie des Mines de Lens est coiffée d’un petit chevalement en béton armé identique à celui qui équipait autrefois le puits n°10 BIS de Vendin-le-Vieil, et pourvu d’une seule molette.

Les installations de la fosse (bâtiment et chevalement) acquises par la commune de Bénifontaine en 1992 datent de la reconstruction (Vers 1920).

Le puits n°13 BIS a servi dès 1954 au retour d’air de la fosse n°13 puis de la concentration du 18 de Lens. Profond de 331 mètres, il a été remblayé en 1958.  

 

Le chevalement du puits n°13 BIS de Lens - Bénifontaine (Pas-de-Calais)

(collection Jean-Marie MINOT)

 

La Tour d’extraction du puits n°19 de Lens à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) du Groupe de Lens puis du Groupe de Lens-Liévin :

Siége 11/19 de Loos-en-Gohelle (Après 1960)

(Collection Cyrille HANON)

La tour du puits n°19 de l’ex Groupe des Mines de Lens à Loos-en-Gohelle est un ouvrage en béton armé de dimensions 17 m x 26,3 m et d’une hauteur totale de 66 mètres. Son poids de béton est de 10.000 tonnes et sa charge totale en extraction atteignait 2.000 tonnes environ.

Elle a été construite en 1960 par l’entreprise de B.T.P Génie Civil de Lens. Le terrain d’assise ne se prêtant pas à la réalisation d’un tel édifice, le sous-sol crayeux a été compacté par injection de ciment sur une profondeur de 25 mètres.

L’ouvrage repose sur quatre plots indépendants. Sur ces plots sont assises des niches à vérins reliées entre elles par des poutres horizontales. La tour proprement dite est posée par ses quatre poteaux d’angles dans les niches de manière à permettre, le cas échéant, de déplacer l’ensemble, y compris les machines, dans le sens vertical et dans le sens horizontal.

Le faux-carré métallique qui supporte le guidage au-dessus du niveau du sol est ancré dans la colonne du puits en béton. De ce fait, ses fondations sont indépendantes de la tour.

La salle des machines d’extraction est située à une hauteur de 54 mètres. De nombreux dispositifs de sécurité assuraient la protection de cette salle contre d’éventuelles « mises à molettes ». Les deux machines d’extraction, de type Ward Léonard, sont équipées de tambours Koepe à quatre câbles.

Le diamètre de ces tambours atteignait 5 mètres. Les moteurs de 4400 CV permettaient la remontée d’une charge utile de 13500 kg à la vitesse de 18 m/s avec une accélération de 1 m/s.

Les groupes convertisseurs étaient au nombre de quatre, deux par machine. Leur puissance unitaire était de 2200 CV. Logés dans une salle située à 35 mètres de hauteur, ils reposaient sur des blocs amortisseurs et n’étaient pas scellés. Leur poids unitaire était de 35 tonnes.

Les moteurs d’extraction, les moteurs et génératrices des groupes étaient ventilés. Les circuits de ventilation pouvaient être soit entièrement ouverts (ventilation d’été), soit entièrement fermés (ventilation d’hiver), soit mixtes. Les filtres à air étaient du type à bain d’huile à décrassage automatique.  

Chacun des câbles d’extraction de 40 mm de diamètre était constitué par six torons triangulaires. Ils étaient ramenés dans le plan vertical des cages par l’intermédiaire de jeux de quatre molettes de déviation de 4,50 mètres de diamètre. Ces molettes étaient garnies de plaquettes d’usure en matière plastique emmanchées à force et collées.

La vérification de l’égalité des tensions des quatre câbles faisait l’objet de soins tout particuliers ainsi que la vérification de l’usure des quatre gorges des tambours d’extraction.

Les attaches de câbles, à cosse auto-serrante, étaient pourvues de dynamomètres permettant les mesures périodiques des tensions. Un gabarit permettait de suivre l’évolution de l’usure des gorges des machines.

La tour d’extraction du siège n°19 dispose en outre d’un monte-charge de 2 tonnes qui desservait les planchers principaux, doublé par une cage d’escalier, et d’une travée de montage permettant le passage des plus grosses pièces.

La manutention de ces pièces s’effectuait par des ponts roulants de 45 et 35 tonnes qui desservaient respectivement la salle des machines et la salle des groupes convertisseurs.

La tour d’extraction en béton armé du puits n°19 de Loos-en-Gohelle, classée monument historique par arrêté du 06 mai 1992, et son impressionnant moulinage témoignent du vaste programme de concentration et de modernisation dont le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais a fait l’objet à l’époque de la Nationalisation.

 

La Tour d’extraction du puits n°19 de Lens - Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais)

(Collection Philippe ANDRZEJEWSKI & Virgil DRELON)

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