Les chevalements, beffrois de l'industrie minière

 

Au cours des 270 années d’activité charbonnière dans le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, les Compagnies minières puis les Groupes d’exploitation qui les ont succédées à la Nationalisation ont édifié au-dessus de leurs puits des superstructures appelées chevalements (ou chevalets) en haut desquels tournaient les molettes construites en bois ou en fer.

Ces molettes servaient de poulies de renvoi aux câbles qui, d’un côté, s’enroulaient sur les bobines de la machine d’extraction, et de l’autre, retenaient les cages qui circulaient verticalement dans le puits.

Montage d'une mollette de chevalement

(Collection Jean-Marie MINOT)

Corollaires indispensables de l’exploitation charbonnière, les chevalements du Nord-Pas-de-Calais sont de loin, avec les terrils, les vestiges les plus hauts et les plus symboliques de l’ex bassin minier.

Véritables repères dans le paysage minier, ils permettent d’identifier les Compagnies et les sites d’extraction miniers auxquels ils étaient autrefois rattachés.

Suivant les régions, les chevalements peuvent changer de dénomination. Dans le Nord-Pas-de-Calais, ils étaient le plus souvent désignés sous le terme de « chevalet » tandis que dans le Bassin de la Loire, ils recevaient le nom de « chevalement ». En Belgique, c’est le nom poétique de « Belle-Fleur » qui fut le plus souvent attribué du fait que les molettes des chevalements évoquent par leur forme la corolle d’une fleur. 

 

Chevalement du puit n°1 Winterslag-Siège de Winterslag (Campine Belge) 

 

Conçus à l’origine en bois, les chevalements ont rapidement évolué avec l’évolution des techniques mises en œuvre dans le cadre de l’exploitation du charbon. En brique, métal ou béton, ils se composent généralement de quatre parties bien distinctes :

Si la plupart de ces édifices furent livrés à la démolition, quelques uns ont pu être sauvés et protégés au titre des monuments historiques.

Chute du chevalement du n°5 de Sallaumines le Mercredi 11 avril 1990 (Collection Jean-Marie MINOT)

De celui du puits Nord du Sarteau à Fresnes-sur-l’Escaut (Nord) à la Tour d’extraction du puits n°19 de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), les 21 derniers vestiges encore visibles illustrent l’essentiel des techniques autrefois utilisées pour leur construction.

Suivant la nature des matériaux utilisés pour leur construction et la diversité de leur style architectural, les chevalements actuels peuvent être classés en trois catégories : les chevalements en maçonnerie traditionnelle, les chevalements métalliques, et les chevalements en béton armé.